Le 21 août 2024, le journal Le Canard Enchaîné a publié un article révélant la décision du gouvernement français de confier un important contrat de cybersécurité au consortium composé de la société canadienne CGI et du groupe français Wavestone, au détriment d’un consortium entièrement français comprenant Capgemini, Thales, Atos (via son entité Eviden), et HeadMind Partners. Cet appel d’offres, d’une valeur de 250 millions d’euros, vise à conseiller et former les ministères français en matière de cybersécurité, à l’exception du ministère des Armées.
L’article souligne que le consortium français avait de solides arguments pour remporter ce contrat. En plus d’être des acteurs majeurs de la cybersécurité en France, ces entreprises sont toutes locataires du Campus Cyber, un hub créé par le gouvernement pour renforcer l’écosystème cyber français. L’objectif initial de ce projet, lancé en 2022, était de promouvoir l’expertise française dans ce domaine stratégique. Pourtant, malgré leur proximité avec les institutions françaises et le soutien du président du Campus Cyber, Michel Van Den Berghe, le consortium français n’a pas su convaincre.
Le choix du gouvernement en faveur de CGI et Wavestone semble avoir été motivé par une combinaison de critères de coût et de qualité des solutions proposées. Le prix proposé par le duo CGI-Wavestone était de 30 % inférieur à celui des autres concurrents, un facteur déterminant dans le contexte économique actuel. Cette décision a toutefois suscité l’étonnement et l’indignation de plusieurs acteurs du secteur, qui craignent que cela ne nuise à la souveraineté numérique française et affaiblisse l’écosystème local de cybersécurité.
Cette décision du gouvernement a provoqué un débat sur la pertinence de confier des missions aussi sensibles à des entités non françaises, surtout dans un contexte où la souveraineté numérique est devenue une priorité nationale. Plusieurs experts soulignent que cette préférence pour une entreprise étrangère pourrait affaiblir la position des acteurs français sur le marché international et réduire leur capacité à attirer des talents et des investissements.
En outre, cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les acteurs français de la cybersécurité, malgré les efforts du gouvernement pour structurer et renforcer ce secteur stratégique. Des initiatives comme le Campus Cyber et les plans de financement de la Bpifrance visent à stimuler l’innovation et la compétitivité des entreprises françaises, mais des décisions comme celle-ci risquent de freiner ces ambitions.
L’attribution de ce contrat à CGI et Wavestone, bien que justifiée par des considérations économiques, pose des questions cruciales sur l’avenir de la cybersécurité en France. Pour les entreprises françaises spécialisées dans ce domaine, il est essentiel de continuer à innover et à renforcer leur position pour ne pas être reléguées au second plan sur leur propre territoire.
La décision du gouvernement français de confier un contrat de cybersécurité à un consortium incluant une entreprise étrangère soulève des questions importantes sur la souveraineté numérique et l’écosystème local de cybersécurité. Bien que les considérations économiques soient compréhensibles, il est crucial de prendre en compte les implications stratégiques et les conséquences à long terme pour les entreprises françaises.
Pour renforcer la position des entreprises françaises, plusieurs actions peuvent être envisagées :
Sources :
Urgence 24h/24
810 rue de la Maçonnière
69390 CHARLY
SIRET : 89451807500011
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